Crise d'hypoglycémie : nos conseils avant l'effort

Avoir une crise d’hypoglycémie… oui c’est quelque chose qui vous parle. Que ce soit en fin de matinée ou pendant une séance de sport, vous sentez un peu faible ... et on vous fait boire du sucre dans un verre d'eau ... Mais qu’est-ce exactement ? A quoi c'est dû et comment l'éviter ?

Commençons par le commencement : tout part de la glycémie ! :)
Ok, super, merci Hélène mais encore ?

La glycémie est le taux de sucre (et plus précisément de glucose) que vous avez dans le sang.
Elle a plusieurs unités de mesure possibles : en millimoles de glucose par litre de sang, en milligramme de glucose par décilitre de sang ou encore en gramme de glucose par litre de sang.
Pour cet article, nous prendrons toujours cette dernière unité de mesure. La valeur normale pour une personne adulte en bonne santé est comprise entre 0, 63 et 1,1 g/l.  Cette valeur de glycémie peut monter jusqu’à 1,8 g/l après un bon repas durant lequel vous avez mangé beaucoup de glucose. Vous serez alors en hyperglycémie (hyper = supérieur).
A l’inverse si cela fait longtemps que vous n’avez pas ingéré de glucose ou que vous avez utilisez celui que vous avez dans le sang, votre glycémie pourra descendre en dessous de 0, 6 g/l et vous serez alors en hypoglycémie (hypo = inférieur).

Le problème dans tout cela est que non seulement le corps supporte mal les variations de glycémie mais qu’en plus un grand nombre de cellules sont dépendantes du glucose pour fonctionner normalement : les cellules nerveuses par exemple ou les cellules musculaires à certaines intensités d’exercice.
C’est pourquoi, lorsque vous êtes en hypoglycémie ou que vous faites une crise d’hypoglycémie, vous pouvez avoir mal au crâne, avoir une perte de concentration et/ou de capacité musculaire à l’effort.

Vous vous doutez bien que le corps est bien fait et oui nous fabriquons des hormones hypoglycémiante (diminuant la glycémie) et hyperglycémiante (augmentant la glycémie) qui nous permet de réguler de façon extrêmement fine notre glycémie.
L’hormone hypoglycémiante principale s’appelle l’insuline. Elle est sécrété par le pancréas et donc régule la glycémie en la diminuant lorsque celle-ci monte (par exemple, après un repas, ou après l’ingestion du paquet de bonbons qui traine sur votre bureau !).  A l’inverse, l’hormone hyperglycémiante est le glucagon. Il est également sécrété par le pancréas et aura pour rôle de ré-augmenter la glycémie en déstockant le glucose des réserves corporelles lorsque la glycémie est trop basse (ou que vous êtes en réunion depuis 9h du matin qu’il est 14h et que vous avez faim !).

Lors de votre pratique sportive, vous allez utilisez plus ou moins le glucose en fonction de l’intensité ou de la durée de votre effort. Pour cela, vous allez dé-stocker le glucose que votre corps garde en réserve sous forme de glycogène et votre glycémie sera maintenue. Mais, si votre effort se prolonge et que vous épuisez toutes vos réserves en glycogène (et oui elles ne sont inépuisables), vous serez en hypoglycémie !
Vous aurez alors une perte de force, une baisse de concentration, une perte de lucidité, etc.. d’autant plus que je vous le rappelle, les principales cellules glucodépendantes sont les cellules nerveuses.

Ainsi, pour pallier aux crises d’hypoglycémie, et principalement pendant les efforts de longue durée (+ 1h), il est conseillé d’absorber régulièrement du sucres sous des formes appropriés et adaptés à vos besoins (boissons à l’effort, gel, barre, fruit secs…).

Mais, éviter de manger des sucres rapides 20 à 30 minutes avant votre effort pour ne pas sécréter trop d’insuline qui pourrait provoquer une crise d’hypoglycémie en début d’effort !


Allez, bonne course !

Hélène PETOT
Ingénieur recherche et développement DECATHLON SportsLAB Docteur en physiologie de l’exercice pour la performance et la santé