Multi-activités : comment et pourquoi être multi-sports ?

Faire plusieurs activités ne veut pas dire changer d’activité sportive à chaque séance. Vous aimez courir ? La course restera votre activité principale. Néanmoins, remplacer une séance de course une autre activité (vélo, natation, home-trainer, renforcement, pilates, yoga...) peut être bénéfique, et ce pour plusieurs raisons :

Pourquoi c'est bon pour moi ?

Tout d’abord pour la récupération de vos muscles et de vos articulations.
En course à pied, la sollicitation des articulations de la hanche, du genou, et de la cheville est importante. Trop de sollicitations et peu de récupération augmentent le risque de blessures chroniques (tendinite entre autres).
C’est à ce moment que le multi-activités entre en jeu.
Faire, par exemple, une heure de natation 1 fois tous les 15 jours à la place d’une séance de course vous permettra de décharger un peu l’ensemble de votre corps.

L’autre point positif du multi-activités est qu’il permet justement de solliciter physiologiquement votre corps autrement. Une activité sportive différente permet d'engager vos articulations avec d’autres angles, vos muscles avec d’autres formes de contractions, avec d’autres vitesses d’activation et de contraction.
De plus, faire un autre sport active des muscles moins sollicités pendant la course à pied mais qui sont nécessaires pour votre pratique préférentielle. Reprenons notre exemple de la natation : nager fait majoritairement appel aux muscles du tronc, du dos, des épaules et des bras, puis dans un second temps (en fonction des exercices et des nages) à vos jambes. Or, les muscles de votre tronc, de votre dos, de vos épaules et de vos bras sont également importants pour votre pratique de la course, et vos progrès.

Enfin, il est également bon pour votre cerveau et vos habiletés motrices de varier les activités.
En effet, si vous faites toujours le même mouvement cyclique (la course), vous développez des habiletés motrices et de la coordination gauche/droite et bras/jambe inhérentes à cette pratique uniquement.
Votre technique devient alors de plus en plus efficiente et votre cerveau, au fur et à mesure, intègre mécaniquement ce mouvement qui devient routinier et évident.
Mais une perturbation durant votre session pourrait vous faire chuter, car devenue automatique, cette pratique ne vous apprend pas à réagir à l’imprévu.
Ainsi, faire une activité "inhabituelle" permet de développer de nouvelles réactions, de gagner en équilibre et en proprioception, ce qui vous fera dans le même temps progresser en course à pied.
Par activité plus “inhabituelles”, j’entends toutes les autres activités sportives durant lesquelles vos réactions et vos déplacements ne dépendent pas uniquement de vous. Par exemple les sports collectifs où les déplacements et les réactions dépendent des autres joueurs et de la trajectoire de la balle.  

La natation ou la marche seront à l’inverse proches de la course à pied pour ces éléments de probabilité.

Cette notion de multi-activités est également valable pour vos enfants !
Durant leur croissance, plusieurs activités développeront un plus grand nombre d'habiletés motrices, leur assurant un "actif santé" meilleur.

Hélène PETOT
Ingénieur recherche et développement DECATHLON SportsLAB Docteur en physiologie de l’exercice pour la performance et la santé