Présentation de Philippe Propage, coach running

Philippe Propage - partenaire Decathlon de 2013 à 2018 - est le concepteur des plans course à pied (jogging, road running, trail) de Decathlon Coach.

“L’EXIGENCE DU HAUT NIVEAU POUR LA PROGRESSION DE TOUS : C’EST CELA DECATHLON !”

“Papa trail”, comme l’appelle ses athlètes [dont Maud Gobert (championne du monde de Trail 2011), Sylvain Court (champion du monde de Trail 2015), Anne-Marie Vernet (championne d’Europe de 24h), Lucie Jamsin (5em des Templiers 2016) Adeline Roche (chpt de france de marathon ), Thierry breuil (3 fois vainqueur du TTN ), Ludovic pommeret (UTMB 2016) etc….], Philippe Propage entraîne depuis 2009 les équipes de France de trail et s’appuie largement sur son expérience personnelle : il pratique assidûment le trail depuis 1999 après avoir pratiqué sur la route. Il puise essentiellement ses méthodes de travail sur le terrain, ce qui ne l’empêche pas d’avoir de nombreux diplômes d'entraîneur à la Fédération Française d’Athlétisme

Un spectre large pour ce passionné absolu “Plus la distance est longue, plus l’aspect psychologique est important. Ce qui fait parfois la différence, c’est la phrase, le mot lancé au coureur qui vous fait appuyer exactement là où il le faut pour qu’il aille chercher la victoire”.

Cette exigence du haut niveau va de paire avec une volonté d’aider le plus grand nombre de coureurs à progresser.C’est pour cela que j’ai accepté d’écrire les plans d’entraînement, pour tous les niveaux pour Decathlon Coach ... parce que les grands trailers d’aujourd’hui ont tous commencé par courir quelques minutes …”, résume-t-il.

"La victoire n’est pas forcément une médaille (bien sûr qu’elle fait plaisir !), mais c’est aussi avoir réussi à se dépasser, à dépasser ses craintes de ne pas y arriver, et croire aux capacités que l’on ne pense pas avoir. Courir 20 minutes, c’est une aussi grande victoire que d’être capable de faire des courses de plusieurs heures pour certains."

Pourquoi avoir accepté de faire des plans pour Decathlon Coach ?

"Pour moi, un partenariat, ce sont des droits et mais aussi des devoirs ; on me donne des choses et moi en contrepartie j’apporte mon expérience de la discipline.
Chez Kalenji, (NDLR : à l'époque de l'interview, toute la course à pied était regroupée sous le nom Kalenji. ) c’est gagnant-gagnant, car c’est très motivant de travailler pour améliorer les produits, d’apporter sa pierre à l’édifice.
Et quand on m’a proposé aussi d’écrire des plans d’entraînement pour Decathlon Coach, quel bonheur de pouvoir faire progresser les gens !!!! Pour le passionné que je suis , que demander d’autre !!!

Comment peut-on entraîner des athlètes de haut-niveau et des débutants qui ne savent pas courir ?

Ce que j’apprécie dans le monde de la course à pied, c’est que tout le monde respecte tout le monde, encore plus que dans d’autres sports.
Lors des courses, on voit des coureurs qui ont fini, revenir pour encourager d’autres coureurs à atteindre la ligne d’arrivée. On a tous un dossard et des chaussures et on est tous sur la même ligne de départ.

Alors certes, j’entraîne l’équipe de France de Trail, ainsi que des athlètes de haut-niveau, mais j’entraîne aussi monsieur et madame tout le monde.
Et au contraire, je me fais une obligation d’entraîner des gens débutants pour ne pas me couper de la vraie vie, de ceux qui font le cœur du peloton . Les vrais coureurs sont ceux qui ont une vie en dehors !

Avec des athlètes de haut-niveau, je n’ai pas le droit à l’erreur, chaque seconde compte, mais avec des débutants, on n’est pas à la seconde près.
Le travail de coach c’est faire progresser les gens, et la progression ne sera jamais aussi grande que lorsqu’on débute.

On commence par courir quelques minutes et en quelques semaine on arrive à 20’-30’-40’ puis 1 heure de course.

Pour un champion il faut parfois des années pour ne gagner que quelques secondes !


Je veux garder un lien avec la base, pour ne pas oublier les fondements de mon sport passion. Quand on entraîne le haut niveau, on oublie trop rapidement les fondements, les bases. Le travail avec le haut niveau me donne les outils d’entraînement pour les débutants et vice-versa.
C’est comme avec les formules 1 : on met des choses en place sur les voitures de course pour ensuite les mettre à disposition du grand public sur des voitures de séries . Tout le monde est tiré vers le haut !
Je n'ai donc aucun souci à faire des plans à 2 ou à 10 séances par semaine !!!

Comment élaborez-vous les plans ?

C’est d’abord une commande de l’équipe Decathlon Coach, qui peut venir d’un retour utilisateurs.

Par exemple 1 séance par semaine, pour pouvoir conjuguer vie perso et défoulement. Ce n’est pas parce que certaines personnes courent 1 fois par semaine qu’elles n’ont pas le droit d'être coachées. Peut-être qu'elles passeront ensuite à deux séances ou plus … c’est la vie normale.
Lorsque l’on est étudiant, on ne rentre pas directement à l’université, on passe d’abord par l’école maternelle, primaire , le collège , le lycée. On ne doit pas brûler les étapes au risque de limiter sa progression.

La principale demande, c’est d’aider les débutants qui ont peu de temps pour s’entraîner.
C’est cela qui me fait revenir à la réalité du terrain, à la réalité des choses.
C’est génial de s'occuper de personnes qui ne pensent pas être en capacité de faire du sport et de les amener à courir même si ce n’est que 20 min. C’est ma plus belle récompense : vous imaginez le progrès ?

Que faites-vous en ce moment ?

Depuis que je suis retraité, j'ai un peu plus de temps ce qui me permet de faire encore plus de collaboration avec Decathlon Coach pour de nouveaux plans, et Kalenji pour travailler sur la technicité des produits et la vision de la marque de Trail.
J'entraîne également des athlètes de tout niveau.
J’encadre aussi l'Équipe de France de Trail, (NDLR : il est l'auteur du livre "10 ANS D'ÉQUIPE DE FRANCE DE TRAIL et ses témoignages", en auto-édition)

Le tout entrecoupé de course bien entendu, du trail au marathon ! Je VEUX rester un coureur anonyme au milieu du peloton, pour être au plus près de ceux qui enfilent un dossard pour tout simplement donner le meilleur d’eux même, sans aucune prétention de classement.
Et aussi , comme je le préconise toujours, j’essaie de passer du temps avec ma famille et les amis, cela fait totalement partie de mon équilibre.

Enfin, on parle de plus en plus de sport connecté, qu’en pensez-vous ?

Parfois on cherche des choses compliquées, alors que la course à pied est le plus simple des sports.
Dans la cours de récréation d’une école primaire, les enfants courent en permanence et lorsqu’ils ont trop essoufflés il s’arrête d’eux même, et pourtant ils n’ont aucun outil de mesure !!! Il faut savoir s’écouter
Aujourd’hui, on est complètement connecté : on ne court plus qu’au cardio ou au GPS , alors qu'en fait , tu cours avec tes jambes, ton cœur et ta tronche.

Il faut bien comprendre que ce ne sont que des outils qui ont pour mission de t’aider mais pas plus, sinon on se retrouve un peu ……...déconnecté de la réalité. Ce n’est plus une aide mais une dépendance. On oublie ses sensations, son ressenti ...

Avoir un repère et vouloir s’appuyer sur la technologie pour progresser oui, mais il ne faut pas oublier que courir reste un plaisir, que c’est le corps qui nous dicte sa loi et si l’on oublie cela , la réalité a tôt fait de nous rappeler à l’ordre !

Alors courez, marchez, dansez, roulez … mais surtout faites vous plaisir et écoutez vous !
Profitez des vos sensations, Decathlon Coach s’occupe du reste ! ;-)

Diane
Equipe Decathlon Coach