Les différents substrats énergétiques : les lipides

Qu'est-ce que je brûle lorsque de mes sorties ? Lipides, glucides, phosphocréatine, ATP…. comprenez comment votre corps adapte l’utilisation de ces réserves en fonction de l’intensité et de la durée de vos sorties ! Partie 1 : les lipides

Qu'est-ce que l'ATP ?

Lorsque d'un entraînement, vous avez besoin de produire plus d'énergie et de la fournir aux muscles.
Cette énergie que vous devez fournir en plus grande quantité en fonction de l’intensité et de la durée de l’exercice s’appelle, en langage scientifique, de l’ATP (c’est de l’Adénosine Tri Phosphate).

Il existe plusieurs mécanismes physiologiques permettant de fournir ce surplus d’ATP.
Chaque mécanisme n’utilise pas les mêmes sources énergétiques initialement (lipides, glucides, etc..).
Ils n’ont pas les même propriétés: vitesse de fabrication de l’ATP, utilisation ou pas d’oxygène ... Mais leur grande force, c’est qu’ils ne sont pas cloisonnés !
Autrement dit, ce n’est pas parce que vous utilisez un mécanisme que vous n’utilisez pas les autres. Il faut plus imaginer cela comme des vases communicants avec un mécanisme souvent majoritaire en fonction de la durée et de l’intensité de l’exercice et des décalages ou/et des compensations s’il y a des réserves épuisées ou si l’intensité ou la durée de l’exercice évoluent.

Les lipides (ou acides gras)

La première source d’énergie possible: les graisses.
Le nom scientifique pour les graisses sont les lipides ou les acides gras.
Ils sont stockés majoritairement dans les cellules graisseuses et également dans les cellules musculaires.
Si vous avez besoin de “brûler” des acides gras (d’utiliser) pour fabriquer de l’ATP, ils seront transportés des cellules graisseuses vers les cellules musculaires grâce à la circulation sanguine. Le mécanisme de destruction des acides gras pour fabriquer de l’ATP s’appelle scientifiquement la Béta oxydation.

Les lipides sont la ressource énergétique majoritairement utilisée pour fabriquer de l’ATP lorsque vous marchez entre 30 et 60 % de votre VO2max en moyenne.
Cette réserve est dite” inépuisable”. Autrement dit, le manque d’acide gras ne constitue pas un facteur limitatif de ce type d’effort.

Mais alors pourquoi vous vous arrêtez lorsque vous marchez à des allures dite “lentes” ? Et bien, vous pouvez vous arrêter pour plusieurs raisons telles que : l’hyperthermie, la déshydratation, la fatigue musculaire, la fatigue mentale, la blessure, la fatigue cardiaque, etc ….

Autre caractéristique de cette source énergétique : la dégradation des acides gras nécessitent obligatoirement de l’oxygène pour être “brûlés” pour fabriquer de l’ATP.  On dit que l’utilisation des acides gras pour fournir de l’ATP utilise un métabolisme aérobie (= avec oxygène). Si vous n’avez pas d’oxygène, vous ne pourrez pas utiliser d’acide gras pour fournir de l’ATP. D'où l’importance de la respiration pendant que vous marchez !

Et oui, vous l’avez donc compris, si vous souhaitez dégrader majoritairement des acides gras, il sera important qu’une bonne partie de vos séances soient des “sorties longues et lentes”.  

Mais, si vous faites des distances “courtes” et donc plus rapides, il est également important que ce mécanisme utilisant les acides gras soit le plus efficient possible pour qu’il puisse prendre la place des mécanismes utilisant les réserves épuisables … les glucides par exemple … et cela nous le verrons le mois prochain !

Allez bonne route et la suite au prochain épisode ! :)

Hélène PETOT
Ingénieur recherche et développement DECATHLON SportsLAB Docteur en physiologie de l’exercice pour la performance et la santé